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Petites histoires et grande aventure
15 mars 2009

concours langue française

Dans une note du 8 février, je vous avais fait part d'un concours patroné par les Ministères de la Culture et de la Communication où il fallait écrire une saynète dans laquelle il fallait intégrer dix mots dont la liste était jointe.

Samedi 14 mars s'est déroulé la remise des prix. Lors de cette réunion j'y ai entendu de très beaux textes. Pour ce qui me concerne, j'ai reçu un prix, celui-ci :

img004

















































J'ai eu l'idée de mon texte en trouvant sur un étal d'une librairie "Brèves de comptoir" et me suis attelée à écrire ce genre de dialogue dont vous trouverez ci-dessous la teneur :

BREVES DE BISTROT

Le carillon de la porte du bistrot émit son bruit cristallin.

Le patron :

Salut Paulo, quel bon vent t’amène !

Paulo :

Je sors de l’hôpital, ils m’ont remis à neuf.

Le patron :

Ah ! Je pensais que t’étais parti voir ailleurs si le vin était meilleur.

Paulo :

Tu plaisantes !  Allez sers moi ton p’tit blanc sec.

Le patron remplissant le verre de Paulo :

Alors ! Qu’est-ce qui t’ont trouvé ?

Paulo :

Un début de cirrhose du foie.

Le patron :

Oh ! Mon pauvre. Tiens ! Bois un coup cela te remettra.

Paulo :

Ca doit venir de famille, car mon père en a eu une, mon grand-père également et maintenant c’est moi. Cela doit tenir du génome familial.

Le patron :

Dis donc, en fréquentant les docteurs t’en as appris des mots savants.

Paulo :

Ouais !  Le grand patron,  celui qui commande tous les autres, est venu me voir dans ma chambre.

Le patron :

T’en as des relations.

Paulo :

Il m’a dit que l’alcool n’était pas compatible avec mon foie. J’lui ai dit que je ne buvais pas d’alcool. C’est vrai quoi, le vin blanc c’est pas de l’alcool !  C’est que du jus de raisin qu’a bien tourné ; le vinaigre, lui, il a mal tourné.

Il m’a dit que si je continuais, j’risquais le délirium tremens.

Le patron :

Ben ton délire, s’il est mince, ce n’est pas trop grave.

Paulo :

D’ailleurs, pour lui, même si j’arrête de boire je s’rai toujours un alcoolique. Alors, je ne vois pas pourquoi j’arrêterai.

Il m’a dit également que j’aurais des visions horribles. Tant que j’ vois pas ma belle-mère, j’m’en fous


Le patron, resservant paulo :

Bah ! Tant qu’on a la santé. Tiens ! Celui-ci est pour moi.

Paulo :

J’avais la télé dans ma chambre et j’ai entendu aux actualités que maintenant, les milliardaires savent plus quoi faire de leur pognon, alors ils partent voyager dans l’espace.

Nous les simples, on aimerait un jour pouvoir décrocher la lune, mais on se contentera d’aller voir le clair de lune à Maubeuge. Par contre, eux, les riches ils peuvent se payer une virée dans l’espace rien que pour admirer un clair de terre.

Le patron :

Ah ! Quand t’as du flouze, tu peux désirer partir où tu veux. C’est beau l’progrès ! 

Paulo :

En tous cas, là-haut, j’vois pas comment ils pourraient boire leur p’tit vin blanc  ou leur champagne, avec l’apesanteur. Dès que tu ouvres la bouteille, le bouchon, il  part ou il reste ?

Le patron :

T’en fait pas pour eux, ils doivent être outillés.
Là haut, tes milliardaires peuvent transformer la nourriture liquide en nourriture solide ; leur champagne ils n’ont plus qu’à le mâcher. Ils le mettent dans des tubes et aspirent à même le bout. T’as le goût mais pas les bulles.

Paulo :

Ouais, t’a raison faut vivre avec son temps et là-haut dans l’espace avec l’apesanteur, le temps passe au ralenti. Tu crois qu’ils ont trouvé ce moyen pour vieillir moins vite que nous.
Le patron :
C’est bien possible.
Un vieux, par exemple, dans sa capsule spatiale, et ben, il n’a plus de rides, car avec l’apesanteur, sa peau remonte et il a à nouveau une peau d’ bébé. Par contre, dès qu’il revient sur terre, tout r’descend, lui et ses rides.
Paulo :
Ouais ! Mais ça revient cher l’anti-rides.
Mon fils de 16 ans qui est toujours scotché devant son ordinateur m’a dit un jour qu’avec un seul clic on pouvait parler avec un type qui habiterait soit en Australie soit en Chine.
Le patron :
Ton fils, il cause pourtant pas le chinois, ni l’australien ?
Paulo :
Non, mais j’étais comme toi intrigué, alors il m’a dit que sur sa bécane il avait installé un traducteur. Alors lui il parle français à un chinois qui lui parle en chinois et le traducteur traduit en français.



Le patron :
On n’arrête pas le progrès, bientôt on va nous greffer des capteurs dans le crâne qui traduiront toutes les langues étrangères ; comme cela plus besoin d’apprendre les langues étrangères à l’école.
Paulo :
Va y en avoir des profs au chômage si t’as plus besoin d’apprendre les langues étrangères.  Déjà qu’on les voit plus dans la rue qu’à l’école !
Le patron :
Grâce à  la médecine, ils vont te transformer en robot et tu comprendras tout. Tu vas devenir tout à coup intelligent sans rien avoir appris.
Paulo :
Mais comme dit mon fils, dans quelques années tout le monde parlera anglais. Il m’a dit quelque chose que je n’ai pas compris : l’anglais deviendra obligatoire. Il m’a dit que cela deviendra une langue pérenne.

Le patron :
Père N ?  Père N ? Qu’a-t-il voulu dire là ?
Ah ! J’ai compris, il veut parler  du Père Noël.
Maintenant les jeunes parlent en raccourci, il faut les comprendre. Mais, à 16 ans, ton fils, il  croit encore au père Noël ?





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Commentaires
F
Félicitations pour le prix et ton texte.
T
Chers lecteurs, un GRAND MERCI.
H
C'est plus étoffé et plus poétique que les brèves de comptoir...
L
Bravo, j'étais sûre que tu aurais un prix !
M
excellent!! rafraichissant comme dialogue!!
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