30 septembre 2007
Suite 3
Mon petit maître avait grandi, ce n’était plus un bébé et son attention se tournait de plus en plus vers cet animal, véritable compagnon vivant. Il me laissait dans sa chambre et partait en courant avec cet énergumène poilu qui aboyait à tue-tête à sa suite et j’entendais la porte du hall claquer. Là où je me trouvais, je savais que je ne reverrai mon petit maître plus tard lorsque la nuit tombait, au moment où il prenait possession de sa couche, me serrait dans ses bras et s’endormait. J’adorais ces moments de paix. Heureusement que la nuit, la chambre était interdite au monstre. Mais mon gentil compagnon m’abandonnait peu à peu par la pensée. Soit je devenais trop vieux, soit il devenait plus mûr. Une faille s’était ouverte dans notre relation que je devais accepter.
Il y a également une chose qui me faisait mal, je ne recueillais plus de confidences. Il ne me parlait plus de ses amis, ce qu’ils faisaient ensemble.
Cependant, la nuit, il ne me rejetait pas. Il redevenait un tout petit enfant, me serrant parfois très fort au plus profond de ses rêves.
Il fallait admettre que pour un garçon de 13 ans, un vieil ours en peluche n’est plus attirant, il a des amis, des jouets plus virils. L’hiver dernier, il a reçu en cadeau un beau vélo et je le vois par la fenêtre, partir comme un fou, entraînant l’autre énergumène encore plus fou que lui, courir à sa suite. Mais j’étais heureux tout de même car je dormais bien, callé entre les deux oreillers de son lit ; tant que ma présence était acceptée dans sa chambre, je sentais que je n’avais rien à craindre.
Mais je n’avais pas compté sur la terreur…
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