4 octobre 2007
suite 7
La cuisinière me montra à toute l’assemblée en riant gauchement et expliqua que son mari, le jardinier, m’avait retrouvé sous un buisson au fond du parc.
Cette annonce fit naître des exclamations et des rires parmi l’assemblée et mon maître fit entendre un grand éclat de rire qui, bizarrement me fit beaucoup de peine. C’est tout l’effet que je lui fais. Il ne comprend donc pas que j’ai souffert de son absence. J’ai enfin compris que pour lui, je ne suis qu’un objet.
Il m’a à peine regardé, préférant cajoler le petit être qui gazouillait dans ses bras. La jolie jeune femme qui était assise tout à côté de lui le regardait comme s’il était un dieu vivant.
Effectivement, il n’avait plus besoin de moi. J’avais devant moi un adulte, un père et un mari.
Il ne m’a d’ailleurs même pas pris dans ses bras. Son attention s’est détournée de moi et il a continué la conversation avec la jeune femme, assise tout contre lui. Le temps des câlins était définitivement terminé pour moi.
La mère de Charles se leva. Elle avait toujours ce doux visage mais plus mûre. Puis, elle me prit doucement des mains de la cuisinière, se dirigea dans la chambre de son fils.
La chambre n’avait pas beaucoup changé. Le petit lit était recouvert d’un tissu beige où quelques coussins égayaient cette couleur neutre. Les jouets étaient sagement rangés sur une étagère. Il en manquait quelques uns, mais ne me souvenais plus lesquels.
Elle sortit d’une grande armoire la boîte dans laquelle j’étais arrivé dans cette famille et m’y coucha. Elle referma le couvercle sur mes illusions et ma peine.
Penchée sur la balustrade de la galerie, elle appela un prénom de femme qui accourut et s’empara de la boîte.
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